En 1933, les éditions Arts et Métiers graphiques à Paris publient une série de nus féminins de Cami et Sasha Stone (uniquement crédités Sasha Stone) sous le format d’un portfolio de 20 planches intitulé Femmes. En juin de la même année, les Stone présentent à la Maison d’Art de Bruxelles, sous l’égide de Charles Leirens, une exposition de ces photographies complétées d’autres sur la même thématique. Cette partie de leur travail semble avoir particulièrement ravi la presse artistique de l’époque. Nombreux sont les commentaires vantant les qualités plastiques et esthétiques des images. Un journaliste belge, dans l’hebdomadaire Les Beaux-Arts, Bulletin de la Vie Artistique souligne la qualité artistique des épreuves qu’il caractérise de « dures et puissantes » et « d’une virilité accomplie » et d’ajouter « dont nous ne pouvons que féliciter plus particulièrement Mme Stone, qui s’est entièrement défaite de ce qu’il pouvait y avoir de trop féminin en elle pour atteindre à ces nus lumineux et épiques qui rivalisent heureusement avec l’œuvre de Sasha Stone ». Le caractère sexiste de cette remarque résonne bien entendu différemment aujourd’hui. À l’époque, il est intéressant de constater que la valeur artistique de Cami est considérée comme égale à celle de Sasha, malgré qu’elle soit mesurée à l’aune de cette dernière. Dans leurs images, les photographes placent leurs modèles sous divers angles, jusqu’à la distorsion pour certains. Ils jouent des ombres et lumières soulignant les volumes des corps, rappelant la formation initiale de sculpteur de Sasha. Ils choisissent des modèles « dans la vie », selon les dires de Cami Stone, dans une volonté affirmée de ne pas avoir de modèles professionnels aux formes normées. Il existe plusieurs éditions du portfolio des nus, une seule éditée par Arts et Métiers graphiques. Cami réalisera notamment, dans les années 1950, une réédition de l’ensemble qu’elle mettra en vente dans son magasin de photographies bruxellois.
Galeries