Collections spéciales

Notre collection regorge de pièces patrimoniales uniques et de sources exceptionnelles. Découvrez des trésors cachés et leurs histoires fascinantes – tous disponibles en version numérique dans notre catalogue.

Ces dernières années, l'Amsab-ISG a acquis une expertise considérable en matière de numérisation de journaux et d'archives. Cette section propose également un aperçu d'une sélection de ces sources, consultables en texte intégral dans la mesure du possible.

Le tableau « 3 x 8 » ou « Les Trois Huit » a probablement été peint vers 1910 par Gustave De Keukelaere, un artiste gantois. Il était exposé dans le hall principal de la « Ons Huis » sur le Vrijdagmarkt à Gand et se trouve aujourd'hui chez Floréal à Blankenberge.

D'un côté de la scène étaient accrochés « L'horloge sonne 5 heures ! », et de l'autre, « Les Trois Huit ». Les deux tableaux se complètent. « L'horloge » illustre ce à quoi les socialistes s'opposaient : les longues journées de travail et le travail des enfants, tandis que « Les Trois Huit » illustre ce pour quoi ils se sont battus : la journée de huit heures et l'émancipation des travailleurs. Les trois huit représentent huit heures de travail, huit heures de récréation et huit heures de repos.

Dès 1890, le mouvement socialiste international organisa une journée de lutte pour la journée de huit heures. Le 1er mai fut choisi comme date, marquant le début d'une tradition qui en fait encore aujourd'hui un jour de célébration et de lutte. En 1890, la journée de huit heures était encore une perspective lointaine, une utopie, pour ainsi dire. En Belgique, ce n'est qu'en 1921 que la journée de huit heures fut finalement instaurée, lorsque, après la Première Guerre mondiale, les socialistes participèrent pour la première fois au gouvernement.

Le tableau, qui représente un jeune homme et deux jeunes femmes chantant et jouant de la musique, illustre non seulement la réduction de la journée de travail à huit heures, mais aussi l'occupation des autres heures. Outre ces huit heures de repos, les travailleurs avaient besoin de temps pour se développer et s'épanouir. Dès la fin du XIXe siècle, le mouvement socialiste créa toutes sortes d'associations culturelles, troupes de théâtre, chorales, fanfares, clubs de lecture, clubs de gymnastique, etc., avec pour objectif commun l'émancipation des travailleurs. Cette émancipation incluait également l'éducation obligatoire, destinée à offrir aux travailleurs une vie meilleure et à les préparer à participer pleinement à la société.