La conférence biennale du Réseau européen d'histoire du travail (ELHN) a une fois de plus attiré un grand nombre de chercheurs venus de toute l'Europe, ainsi que des États-Unis, d'Amérique latine, d'Afrique et d'Inde. À Uppsala, près de 250 inscriptions ont été enregistrées, dont une cinquantaine en ligne. 236 présentations ont été proposées dans 72 sessions réparties sur trois jours.
La conférence ELHN est ainsi l'un des plus grands événements académiques mondiaux en histoire du travail et des sciences sociales. Elle se tient tous les deux ans, en alternance avec la Conférence européenne d'histoire des sciences sociales, plus importante et connexe. Il s'agit déjà de la cinquième édition, après celles de Turin (2015), Paris (2017), Amsterdam (2019) et Vienne (2021).
Le contenu de la conférence reflète les recherches menées au sein des vingt groupes de travail du réseau, notamment sur la démocratie économique et industrielle, la mémoire et la désindustrialisation, l'histoire féministe du travail, le travail précaire, le travail et la coercition , etc. Nous avons découvert des approches innovantes telles que la sémantique historique de la coercition, les Caraïbes : fondement de l'anti-impérialisme ?, le travail des personnes âgées, les débats conceptuels sur la précarité, le recrutement et le refus dans le travail militaire, et les femmes négociant le changement dans les milieux de travail industriels .
La conférence a été organisée par nos collègues des Archives et de la Bibliothèque du Mouvement ouvrier suédois (ARBARK en suédois), en collaboration avec l'Université d'Uppsala. L'Amsab-ISG est impliquée dans ce réseau de recherche depuis sa création, dès sa réunion fondatrice à Amsterdam en 2013. Donald Weber, membre du personnel d'Amsab, siège au conseil d'administration de l'ELHN et a également participé aux activités de l'organisation cette année.
Un moment fort de la conférence a été la projection du documentaire « Une triste vérité » (75 min), consacré aux camps de déportation pour réfugiés établis au Danemark depuis 2015. Ce documentaire présente des témoignages particulièrement poignants sur la situation désespérée des réfugiés au Danemark, à qui l'on annonce parfois, cinq ans après leur expulsion, qu'ils sont immédiatement envoyés dans un camp fermé. La réalisatrice Helle Stenum était présente à la projection et a participé à une discussion qui a suivi. Son précédent documentaire, maintes fois primé, « Nous le portons en nous : fragments d'un passé colonial partagé », sur l'histoire (post-)coloniale du Danemark, est disponible en ligne. Fortement recommandé !
