Ferdinand Domela Nieuwenhuis

Un révolutionnaire romantique.

Peu d'hommes politiques aux Pays-Bas et en Belgique ont autant captivé l'imagination que Ferdinand Domela Nieuwenhuis. Les ouvriers le voyaient comme un sauveur, un héros qui avait renoncé à la haute société à laquelle il appartenait. Partout où il prenait la parole, les salles étaient bondées. Il fonda la revue Recht voor Allen (Justice pour tous) et, sous sa direction, la Ligue sociale-démocrate devint un parti national. Ses livres et brochures furent traduits dans de nombreuses langues. L'élite ne l'épargna pas. Domela fut emprisonné pour lèse-majesté, et la Belgique et l'Allemagne lui interdirent l'entrée sur leur territoire. Les services de renseignement internationaux le traquèrent.
Jan Willem Stutje s'étend longuement sur le charisme de Domela. Il le présente comme une sommité internationale sans laquelle le socialisme et l'anarchisme auraient eu une image moins utopique. Domela croyait au pouvoir émancipateur du savoir et de l'éducation. Mais c'était aussi un révolutionnaire romantique animé par le besoin de restaurer l'unité et la communauté. Ce livre fait revivre des compagnons de combat et rivaux comme Multatuli, Pieter Jelles Toelstra, Wilhelm Liebknecht, Cesar De Paepe et Edward Anseele. La vie privée tragique de Domela n'est pas non plus épargnée : l'homme a perdu trois femmes et cinq enfants.
 

Jan Willem Stutje
Houtekiet/Amsab-ISG/Atlas Contact, Anvers/Gand/Amsterdam, 2012, 551 p., ill., couverture rigide